Article présenté à York University, Toronto, le 21 avril 2022, lors du Colloque PhD MUSI 6010. Une présentation de l’article a été faite en personne (en anglais) et n’a pas été enregistré. L’extrait ci-dessous vous donne une idée du contenu.
Extrait :
Comment un musicien peut-il jouer du cor anglais sans bras ? Comment jouer du violon avec des bras repliés sur eux-mêmes ? Comment des musiciens aux corps différemment développés font-ils de la musique ? Comme tous les musiciens, ils ont besoin d’une équipe de supporters. Mais leurs équipes comprennent également des inventeurs et des facteurs d’instruments. Dans cet article, j’explore l’expérience de trois musiciens professionnels que j’ai interrogés sur leurs parcours musicaux, nés sans bras, avec une forme de corps différente ou avec un handicap progressif.
Faisant suite à l’étude de Blake Howe sur Paul Wittgenstein (2010), pianiste à une main, j’utilise les modèles sociaux et culturels du handicap et la théorie de la médiation comme cadre pour examiner la relation entre la création musicale, des corps de forme ou de fonctionnement différents, et le handicap, amenant le musiciens à de nouveaux instruments et pratiques. Le concept de séparation entre handicap et déficience est issu du modèle social du handicap (Barnes, 2012), auquel le modèle culturel emprunte son approche (Mitchell & Snyder, 2012). J’aborde aussi la notion de handicap et fierté, adoptée par des musiciens qui considèrent que le handicap fait partie de leur identité et ne doit pas être vu de manière négative assumée par notre société actuelle. Je discute de la façon dont le handicap des trois musiciens les a conduits dans des directions différentes, qu’ils le considèrent comme le moteur de leurs actions ou qu’ils détachent complètement de leur musicalité. J’utilise la théorie de la médiation (Prior, 2018) pour discuter de la manière dont les nouvelles technologies peuvent remodeler la forme conventionnelle des instruments. Sur la base de l’expérience de ces trois musiciens, je suggère que la pensée non conventionnelle et la réimagination des limites de la musique traditionnelle peuvent ouvrir la profession de la musique à tous, quel que soit le type de corps avec lequel nous sommes nés, et permettre une nouvelle d’interprétation des pratiques musicales.
Mots clés : Handicap, adaptations, inclusivité.