La Nouvelle-Orléans a accueilli la conférence conjointe de l’American Musicology Society, de la Society of Ethnomusicology et de la Society of Music Theory, du 9 au 13 novembre 2022. J’ai donné une présentation intitulée “Jouer avec un corps différent : réinventer la création musicale” le 11 novembre. Il y a eu de bonnes occasions de converser avec mes collègues qui travaillent dur à construire un monde musical intégrant plus d’étude critique sur le handicap.
Extrait:
Comment quelqu’un sans bras joue-t-il du cor anglais ? Comment quelqu’un aux bras fléchis joue-t-il du violon ? Comment des musiciens aux corps différemment développés font-ils de la musique ? Comme tous les musiciens, ils ont besoin d’une équipe, comprenant également des inventeurs et des facteurs d’instruments. Dans cet présentation, j’explore l’expérience de trois musiciens professionnels que j’ai interrogés sur leurs parcours musicaux. Il s’agit de musiciens nés sans bras, avec une forme de corps différente ou avec un handicap progressif.
Faisant suite à l’étude de Blake Howe sur le pianiste à une main Paul Wittgenstein (2010), j’utilise les modèles sociaux et culturels du handicap et la théorie de la médiation comme cadre pour examiner la relation entre la création musicale, des corps de forme ou de fonctionnement différents, et le handicap, amenant les musiciens à inventer de nouveaux instruments et adapter leurs pratiques. Le concept de séparation entre handicap et déficience est issu du modèle social du handicap (Barnes, 2012), auquel le modèle culturel emprunte son approche de fierté du handicap (Mitchell & Snyder, 2012). Bien que la notion de fierté du handicap ait été adoptée par des musiciens qui considèrent que le handicap fait partie de leur identité et ne doit pas être vu de manière négative assumée par notre société actuelle, les trois musiciens ont des rapports différents à leur propre handicap, les amenant à prendre des directions divergentes. J’utilise la théorie de la médiation (Prior, 2018) pour discuter de la manière dont les nouvelles technologies peuvent remodeler la forme conventionnelle des pratiques instrumentales. Sur la base de l’expérience de ces trois musiciens, je suggère que la pensée non conventionnelle et la redéfinition des limites de la musique traditionnelle peuvent ouvrir la profession de la musique à tous, quel que soit le type de corps avec lequel nous sommes nés.
La conférence a été filmée (en anglais, elle commence à 1 min 26) :